La maison poussière – Valérie Péronnet

Lorsqu’une inconnue emménage dans la maison Poussière, posée au bord d’une autoroute à huit voies sur l’île de Montréal, la vieille bâtisse bleue s’interroge : qui a bien pu lui envoyer cette Française, après tant d’années d’abandon et de solitude ?
Alors qu’à l’extérieur, l’hiver envahit tout, elle gratte, ponce, repeint, nettoie les souvenirs d’autres vies que la sienne, tandis que la maison tente de comprendre ce qui lui vaut d’être ainsi malmenée.
Mais quand les bruits de la route finissent par se taire, seuls résonnent les murmures des douloureux secrets de la femme, auxquels font écho ceux de la vieille Poussière, de Dumontine et d’Émerencienne, les deux soeurs qui l’ont habitée des années durant.
Vont-elles parvenir à se rencontrer enfin, pour, peut-être, se libérer de ce qui les hante depuis si longtemps ?

Dès le début de la lecture on se pose beaucoup de questions. Notamment la raison de la présence de cette femme française à des milliers de kilomètres de chez elle qui passe ses journées à remettre en état une maison proche d’une autoroute sur l’île de Montréal. Cette femme s’échine à poncer, peindre, nettoyer, récurer pour que cette maison reprenne vie et soit de nouveau habitable. Nous allons peu à peu le comprendre car les chapitres alternent entre le ressenti de deux personnes, la femme et la maison elle-même que l’on considère rapidement comme une personne. Cette maison a un passé, un vécu et au fur et à mesure des chapitres elle nous parle et nous dévoile le nom de ceux qui y ont vécu et les divers évènements qui s’y sont déroulés.

Cette histoire sort vraiment de l’ordinaire et il s’en dégage de suite une ambiance assez intrigante. Cette maison est proche de l’autoroute et lors de la lecture on a l’impression d’entendre le bruit du Traffic, le tremblement des murs, les grincements de la porte et le bruit du vent quand les éléments se déchainent au dehors et que la neige et le givre envahissent le paysage. On ressent la chaleur des poêles que la femme remplit du bois qu’elle a stocké en prévision de l’hiver et on a envie de s’installer avec elle. Très vite on perçoit qu’elle a besoin d’être seule, besoin de découvrir le passé au milieu des objets laissés et des trouvailles qu’elle va faire dans l’unique pièce qu’elle n’a pas pris le temps de ranger.

Une lecture que j’ai vraiment appréciée pour son originalité, l’écriture de l’autrice qui est très agréable et son habileté à permettre au lecteur de ressentir un maximum de sensations . Un hommage au passé, à ces maisons poussière qui sont les témoins des bonheurs, des chagrins, des moments de doutes et dans lesquelles on se réfugie toujours quel que soit nos états d’âme. Un livre à offrir, à conseiller, à prêter et dont on a pas suffisamment parlé.