
Ils vivent dans un « terrier ». Les enfants, la mère. Protégés de la lumière extérieure qu’ils redoutent. Sales et affamés, ils survivent grâce à l’amour qui les réchauffe et surtout grâce à Aleph, l’immense, le père, qui les ravitaille, les éduque et les prépare patiemment au jour où ils pourront sortir. Parce que, dehors, il y a des humains.
Parce qu’eux sont des monstres et que, tant qu’ils ne seront pas assez forts pour les affronter, ils n’ont aucune chance Mais un jour Aleph ne revient pas, un jour les humains prédateurs viennent cogner à leur porte. Alors, prêts ou pas, il va falloir faire front, sortir, survivre.
Pendant ce temps, dans une chambre d’hôpital, un homme reprend conscience. Une catastrophe naturelle sème la panique dans la région. La police, tous les secours, sont sur les dents. Dans ce chaos, l’homme ne connaît qu’une urgence : regagner au plus vite la maison où on l’attend.

300 pages pour raconter l’horreur et les tréfonds de l’âme humaine. J’aurais pu le lire beaucoup plus vite mais j’ai volontairement pris mon temps pour m’imprégner de cette histoire, noire, sordide mais racontée avec une plume magnifique.
Le noir, l’humidité, la crasse, la soumission voilà ce que vivent les monstres qui croupissent dans « le terrier », une femme avec ses deux enfants . Ces derniers ne connaissent pas les humains, ils savent juste que ce sont leurs ennemis. Ils grandissent sans jamais avoir vu la lumière du jour car même elle serait toxique et leur brûlerait la peau. Les journées, les nuits, car pour eux aucune différence, sont rythmées par les contes racontés par leur mère, par son lait dont ils se nourrissent et par l’éducation faite par l’ogre qui leur fait croire que tout ce qui est dehors est néfaste.
« Il nous explique que les humains ont des oreilles qui se ressemblent à peu près toutes, qu’elles ont juste un trou au milieu qui ne leur permet pas toujours d’entendre, que les hommes aboient presque tous, qu’ils ne savent pas murmurer, qu’ils crient pour s’exprimer, et qu’ils sont bêtes comme des coings. »
Il n’est pas du tout évident d’en dire plus sur ce livre, tellement il est important de le lire pour ressentir toutes les émotions que Maud Mayeras à voulu nous faire passer. C’est aussi un immense message qui donne le frisson et qui me faire toujours penser à cette phrase que j’ai souvent en mémoire « quand la porte est fermée on ne sait pas ce qui s’y passe derrière ». Il reste à espérer que tout n’est pas aussi noir que ce qui arrive aux « monstres ».
Côté personnages, je n’ai pas réussi à avoir de la compassion pour la mère tandis que les enfants m’ont émue aux larmes. Leur soif du dehors malgré l’inconnu et la peur, leur attachement, et certaines situations sont très très émouvantes. C’est un roman très noir où la nature humaine est d’une telle monstruosité qu’on peine à se dire que cela puisse peut-être exister. J’aimerai me persuader du contraire. Malgré l’extrême noirceur de ce roman, j’ai passé un bon moment de lecture, certes différent mais tellement puissant que « les monstres » me resteront longtemps en mémoire.
Les monstres – Maud MAYERAS – Parution octobre 2020 – Editions Anne carrière – ISBN : 9782843378850
Je ne sais pas trop si c’est pour moi, un peu noir ! Très beau retour ! Intéressant ?
J’aimeJ’aime
Ça me présage une bonne lecture !
J’aimeJ’aime